Plus qu’une réactualisation, c’est une réécriture totale du fascicule 35, référentiel de la filière paysage, qui a été menée par les différentes organisations qui structurent la filière paysage : l’Union Nationale des Entrepreneurs du Paysage (UNEP), la Fédération Française du Paysage (FFP), Hortis (association des responsables d’espaces de nature en ville) et l’Association des Ingénieurs Territoriaux de France (AITF). En détaillant, à travers trois parties (nature et qualité des fournitures, création, entretien), les procédures de mise en œuvre pour des travaux durables et pérennes, ce fascicule 35 se pose comme une référence pour une commande publique plus « verte » et pour des pratiques plus vertueuses de création et d’entretien des espaces verts.
Un outil pour tous les acteurs du paysage
Grâce au travail commun mené durant deux ans par des entrepreneurs du paysage, élus, agents territoriaux, paysagistes concepteurs et enseignants du secteur du paysage, le fascicule 35 a été totalement réécrit, aussi bien dans le fond que dans la forme.
Pour les entrepreneurs du paysage, en complément des règles professionnelles, « ce nouveau fascicule 35 doit être considéré comme le minimum d’exigences techniques pour les travaux de création et d’entretien » milite Frédéric Ségur, du service Arbres & paysages de la Métropole de Lyon. Avant d’ajouter : « toutes les prescriptions données sont faites pour assurer des réalisations pérennes, durables et respectueuses de l’environnement. Une condition indispensable pour rafraîchir nos villes, s’adapter aux bouleversements climatiques et préserver la biodiversité ».
Alors que pour les commanditaires publics et les paysagistes-concepteurs, les prescriptions du fascicule aident à définir les lignes dans les DPGF (Décomposition du Prix Global et Forfaitaire) des marchés publics, le fascicule 35 est « pour les entreprises de paysage un outil précieux pour définir de façon technique les différents postes » souligne Jean-Marc Sipan, au nom de l’UNEP. Avant d’ajouter : « l’élaboration d’un aménagement paysager établi suivant le fascicule devra permettre aux entreprises de remettre des offres en totale adéquation avec l’objectif fonctionnel, technique et financier du dossier de consultation des entreprises garantissant ainsi la qualité de la commande initiale. Le fascicule intègre en outre les travaux de finalisation, nouvelle terminologie traitant l’ensemble des travaux post-plantation. Ce nouveau fascicule 35 accélère ainsi cette tendance vertueuse, au bénéfice de tous les acteurs ».
De nouveaux enjeux
Comme l’a rappelé Gilles de Beaulieu, représentant du ministère de la Transition écologique et solidaire, « parce que le végétal n’est plus seulement un objet d’agrément mais bel et bien un outil de la transition écologique portée par le gouvernement, le référentiel a été totalement revu en intégrant de nouveaux enjeux. Gestion ‘Zéro phyto’, lutte contre l’artificialisation des sols, infiltration de l’eau à la parcelle, utilisation des sols comme pièges à carbone et du végétal comme levier pour résorber les points chauds… le fascicule 35 change de vision, pour répondre aux grands enjeux de nos territoires et sociétés ».
Ainsi, cette réactualisation compte rompre ou améliorer les façons de faire ancrées depuis une, voire plusieurs dizaines d’années, chez les spécialistes du végétal. Voici quelques nouveautés :
- des travaux d’entretien post-plantation très détaillés (suivi tensiométrique de l’arrosage, désherbage), car cette phase est particulièrement critique pour la reprise et le développement pérenne, notamment des arbres ;
- des prescriptions quant à la qualité et à la vie des sols, en intégrant des techniques de reconstitution de substrats fertiles, de création du mélange terre/pierre… ;
Un document que doivent s’approprier les enseignants des filières paysage et horticole, afin de promouvoir auprès des nouvelles générations de paysagistes ces pratiques vertueuses qui font la ville d’aujourd’hui et feront le paysage de demain.